Les œuvres de Michael Jarrell sont éditées aux Editions Henry Lemoine :
27, boulevard Beaumarchais
75004 PARIS
France
Tél. : +33 (0)1 56 68 86 74
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Sillage : "trace qu'un bâtiment laisse derrière lui à la surface de l'eau", dit le dictionnaire. Mais aussi : "Partie d'un fluide (liquide, air) que laisse derrière lui un corps en mouvement, perturbations qui s'y produisent." Enfant, Michael Jarrell se passionnait autant pour le dessin que pour la musique. Si cette dernière a fini par l'emporter, l'inspiration visuelle, graphique ou géométrique n'a pas complètement quitté le compositeur genevois. Dans son univers sonore, les sillages deviennent ondoiements, vagues ou remous, mais ils suggèrent également l'idée d'un passage, d'un élargissement. Il use d'ailleurs d'une image très éloignée de la sécheresse d'une définition de dictionnaire : celle d'une "plume qui tire une ligne sur un buvard". L'encre suit alors une vie propre au fur et à mesure qu'elle imprègne inégalement le papier, "Chez moi, les titres servent d'indice, de piste pour saisir l'idée poétique d'une oeuvre." On l'aura compris, les Sillages au pluriel de Michael Jarrell ouvrent un large éventail de sens, qui traduisent les préoccupations musicales, formelles ou simplement humaines du compositeur. Premier sillage, dont les remous indiquent une continuité dans le catalogue du compositeur. Cette création marque également la connivence qui le lie au clarinettiste Paul Meyer, auquel Jarrell a déjà dédié un concerto. "Par Paul, j'ai appris à connaître le flûtiste Emmanuel Pahud, puis le hautboïste François Leleux... J'apprécie énormément cette jeune génération de musiciens capables de jouer parfaitement les classiques, mais aussi de rester à l'écoute de leur époque." Deuxième sillage, affectif. Quant au troisième, on peut l'entendre dans la matière même de l'oeuvre, dès le début. Flûte, hautbois et clarinette jouent un la - cette même note qui, avant un concert, sert de repère pour l'accord des musiciens. Deux notes s'enchaînent à ce la, puis d'autres encore, reprises par l'orchestre, qui agit comme une sorte de reflet ou de miroir déformant. Le champ sonore s'élargit, et ces figures nées dans le souffle des bois solistes acquièrent une vie propre dans la formation symphonique qui les entoure. On retrouve cette idée tout au long de la pièce, en particulier dans un grand solo de hautbois aux deux tiers de la partition. "J'aime écrire à l'intérieur de règles et carcans plus ou moins rigides, toujours dans le but de canaliser l'énergie et l'expression", précise Michael Jarrell. "Comme un ruisseau aux nombreuses circonvolutions, mais qui ne déborderait jamais de son lit."
Luca Sabbatini
1 CD aeon,
...prisme / incidences... - Sillages - Trois Etudes de Debussy - Abschied
Emmanuel Pahud* (flûte) - Paul Meyer (clarinette) - François Leleux (hautbois) - Hae-Sun Kang (violon) - Marino Formenti (piano) - Orchestre de la Suisse Romande, Pascal Rophé (direction)
* avec l'aimable autorisation de EMI Classics
"In Jarrell's introspective dialogue, wich received its world premiere in a newly expanded form, the three soloists (Emmanuel Pahud, François Leleux and Paul Meyer) float across a wash of delicate, minutely-deployed sonorities, which provides the "trails" of sound described in the piece's title."
Neil Fisher
The Times, August 5th, 2009
"Jarrell deploys a trio of wind soloists (here the excellent Emmanuel Pahud, François Leleux and Paul Meyer) whose residual harmonies are picked up by the orchestra."
Barry Millington
London Evening Standard, August 4th, 2009
"The stillness of the first movement is magical: wonderfully elusive textures, played with shimmering delicacy."
Doundou Tchil
Classical Iconoclast, August 4th, 2009